ELLE ET / EST MOI

Ma Chère,

Il m'a fallut un moment avant de trouver la solution pour pouvoir te parler de certaines choses sans te mettre en danger dans ta vie de quelque manière que ce soit. J'ignore si cette solution te conviendra? Tu me le diras.

Mais au moins, tout ce que je ne peux pas encore trop te dire... je peux au moins te l'écrire.

L'idée m'est venue l'autre soir. Nous étions dans ta voiture. J'étais passablement éméchée et Dalida reprenait cette chanson de Barbelivien qui a tellement bercé mon adolescence (eh oui!).

J'espère que tu comprendras la démarche : l'envie de partager peu à peu avec toi ce que je ressens depuis que je t'ai rencontrée. C'est également une façon pas comme une autre de vivre un peu plus (voire un peu mieux) cet amour qui me dépasse depuis des mois.

Et puis aussi le souhait de donner une réalité - fusse-t-elle virtuelle -  à une "histoire" que je voudrais tellement voir un jour exister.

Donc juste pour VOUS, mon Autre, pour que tu saches exactement comment et à quel point je t'aime.

Je sais bien que tu ne l'as pas fait exprès, mais il faut que tu saches dans quelle mesure tu as changé ma vie : il y a un avant et un après Toi. Tout ceci à l'air très simple, très banal en apparence. Mais c'est toujours pareil, il faut le vivre...

Et en fait, nous ne sommes jamais préparés à tomber amoureux, à vivre un coup de foudre; nous sommes parfois encore moins aptes à savoir comment aimer quelqu'un qui est déjà en couple et qui en aime une autre. En ce qui me concerne, c'est un sacré problème. D'autant plus que je respecte et apprécie ton amie. Si j'avais pu éviter ce rôle-là !

Toi tu dis que tu aurais "lâché l'affaire", "tourné la page" ... J'aimerai bien t'y voir. C'est facile à dire. Ce que j'éprouve pour toi est d'une telle force que je ne peux pas envisager de ne plus jamais te revoir, et encore moins me faire à l'idée qu'il n'y aura jamais de "NOUS".

J'aimerai sincèrement qu'il en soit autrement. Mais ce que je ressens pour toi me dépasse complètement, même six mois après t'avoir rencontrée. D'ailleurs, à chaque fois que l'on se voit j'ai toujours un peu espoir que mes sentiments seront un peu passés. Egalement, je rencontre d'autres femmes et vis d'autres histoires. Mais rien n'y fait. Tout ceci n'a rien à voir avec ce que j'éprouve pour toi.

Alors après avoir vainement essayer de t'oublier, de te sortir de ma vie, de te détester etc., et bien j'ai décidé d'assumer et de vivre avec "ça". Je me fais à l'idée de devoir t'aimer quelques années de ma vie dans la frustration et la discrétion absolues. Je ne m'en plains pas. Je commence à comprendre que ce que je vis par rapport à toi n'est pas donné à tout le monde. Tu parles d'une consolation...

D'où ce blog, témoin probablement prolixe de mes sentiments à ton égard, et des souffrances que je n'arriverai pas forcément toujours à taire.

Deux choses, pour finir :

Jamais de haine ni de rancoeur pour toi. Juste une tendresse infinie à l'image de ma main qui glisse sur ta joue ou sur ta nuque parfois...

Et puis toute la sincérité que permettent à la fois l'écrit et l'anonymat.

Tu me manques.